Étiquette : monologue

  • Je refuse

    Je refuse

    Avant je comptais sur l’Amour pour me sauver du troupeau.

    En tant que personne exceptionnelle, je devais trouver un Amour exceptionnel. J’attendais celui ou celle qui saurait me reconnaître dans la foule, qui verrait mon aura et la couleur particulière de mes yeux je rêvais pendant des heures en traînassant dans les galeries marchandes. Je me cachais dans les rayons, caressant du bout des doigts des paquets de céréales, des calendriers ou des couvre-lits, en pensant à toi.

    J’ai attendu, attendu, changé de rayon, cherché dans les parkings…Personne n’est venu. J’ai fini par croire cette rumeur d’Orléans, assourdissante dans la cour de récréation : le Père Noël n’existe pas, c’est tes parents qui achètent les cadeaux, l’Amour Ultime est un mensonge, tu n’es l’Élue de personne, c’est la télévision qui vend des histoires pour te faire acheter un plus grand canapé et des plats préparés, pauvre crétine ! J’ai couru, en criant qu’on m’avait menti, j’ai frappé des gens qui riaient, spécialement les femmes qui se croyaient plus malines, et des enfants avec des têtes de fouines, j’ai poussé des garçons de café, craché sur leurs gueules de flics, pendant ma pause déjeuner.

    Après je ne sais plus, j’ai grandi, je suppose. Je suis peu à peu devenue une personne ordinaire, avec des attentes raisonnables.   

    Je me sens apaisée. Je refuse d’être une loque. Fini de chercher mon reflet dans les yeux d’inconnus, pour me prouver que j’existe, attendre l’amour sur un air de chaises musicales… De jouer la comédie de la servilité, est-ce que j’ai été assez sympa, est-ce que j’ai assez souri ? Je n’ai peut-être pas ri assez fort ? J’étais  d’accord sur tout, mais pas tout le temps, pour faire croire que j’ai une opinion…Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre ? De tes malheurs, de tes envies, de tes amis et de ta mère ? Ton plat préféré, ton animal fétiche, ton livre de chevet, ton meilleur souvenir et ta comptabilité, je leur pisse à la raie.

    Je refuse de chercher mon reflet dans les yeux d’inconnus, pour me prouver que j’existe,

    De taper du pied sur un air de chaises musicales,

    De faire la queue en attendant l’amour

    De me répandre dans un corps étranger, qui me notera et me demandera des comptes

    De miser sur la servilité, est-ce que j’ai été assez sympa, est-ce que j’ai assez souri ?

    Je n’ai peut-être pas ri assez fort ?

    J’étais d’accord sur tout, mais pas tout le temps, pour faire croire que j’ai une opinion…

    Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre ?

    Ma couleur préférée, mon plat favori, mon animal de compagnie, mon voyage le plus réussi, le hobby qui me définit, mon film fétiche et mes souvenirs d’enfance, je leur pisse à la raie.

    Je refuse d’être une loque, je voudrais vivre ma vie.  

    Tes malheurs, tes envies, tes amis et ta mère, ton plat préféré, ton animal fétiche, ton livre de chevet, ton meilleur souvenir et ta comptabilité, tu peux te les garder. Je n’ai pas besoin de tout ce fatras, je veux simplement me réaliser, accomplir quelque chose. Je n’ai même pas vraiment besoin du couple. Ce qu’il me faudrait avant tout, c’est un enfant.

  • PARLER D’ART

    PARLER D’ART

    J’ai la chatte extrêmement douce aujourd’hui… Dommage que personne n’en profite.

    Mais ça n’a aucune importance car j’adore échanger. J’adore enrichir les autres intellectuellement, c’est ma passion. De fait, je donne  mon avis, à tout le monde, tout le temps, parce que je suis une personne dynamique et ouverte d’esprit. La preuve : j’ai un avis sur tout, c’est fou! Mais au fond c’est normal, je suis très cultivée. En Art, notamment, je suis hyper calée. Saviez-vous que Rom Lichtenstaël, le peintre, était du même signe que Debusso, le compositeur ? Mais ils ne se connaissaient pas, car ils n’habitaient pas la même ville, et pourtant, détail troublant, ils avaient la même femme de ménage.

    L’Art, L’Art, l’Art, ça me transcende, je suis tellement sensible… Hyper… Une oeuvre, un auteur, une auteure, une autrice, un artiste, une artiste, je commence d’abord par le renifler, je suis dans une réaction très animale, sensuelle, proche de la chair. J’entre dans le temple du symbole, la matrice humide de la création, je caresse, je m’imprègne, j’étreins.

    Je suis certainement artiste moi-même car je crée sans cesse : des ambiances… Des saveurs étonnantes…

    Je détourne le quotidien

    Je détourne le quotidien  

    ça s’appelle : Espérances.

    Ma relation à l’Art ? Ma relation à l’Art m’épanouit énormément.