(C) rêve ! s’inspire librement du fonctionnement encore mystérieux de notre cerveau quand il rêve pour inventer la dramaturgie de sa performance dont le credo est : détournement. Tandis que notre cerveau transforme des événements faits d’images, sensations, émotions etc. pour sa filmographie, (C)rêve ! (re)traduit de manière performative, musicale/sonore, plastique, des textes, des images et des sons, afin de créer des tableaux vivants, sonores, mouvants. On y retrouve l’inquiétante étrangeté chère au Groupe Performatif Famapoil, enrichie des collisions organiques du musicien HBT.
(C)rêve ! surfe sur les codes du rêve, cet accord tacite disant que tout est possible tant qu’on est dans l’ambiance. Nous nous proposons de tirer sur la corde, de pousser le bouchon, en infléchissant le sens de nos propositions, sou- vent jusqu’à l’absurde. Le public devient accessoire puis protagoniste, on dynamite le décor, la lumière se rallume, puis s’éteint, le rêve subsiste. C’est pourquoi l’immersion doit être totale : visuelle, musicale, vivante. Elle associe à ces codes de jeu ceux de l’art contemporain, symbolisation, référence, déconstruction.
Chaque texte choisi dans le répertoire du Groupe Performatif Famapoil (monologue, pétition surréaliste, texte poétique) est associé à un cadre performatif. Les diaporamas de l’inconscient, projetés sur un écran surplombant le décor, sont des images générées par des moteurs de recherche à partir de mots-clés extraits de ces textes puis redessinées par Clotilde Salmon. En référence à ce code particulier au rêve (Il avait l’apparence de quelqu’un d’autre mais je savais que c’était untel), le public est étiqueté dès son arrivée dans la salle, aux noms de célébrités ou d’inconnu.e.s. Il est ainsi intégré au rêve et peut devenir partie prenante de la performance le moment venu.
Tous·tes les performeu·r·ses sont en costume et présent·es sur le plateau durant toute la durée de la performance. Le musicien est aussi performeur et joue parfois avec des objets sonorisés. Elles/il sont attaché·es à trois zones de micro fictions pensées comme des installations. Faites d’objets et de matériaux détournés, façon Arte Povera, elles donnent une impression de survivalisme créatif.
L’accent sera mis sur les expressions et les corps en mouvement, au travail. Bien plus qu’une illustration du langage, des propositions plastiques, scéniques, musicales, écloront en interdépendance, en correspondance et parfois en disjonction, dans une unité d’espace et dans ce temps privilégié qui est celui de la représentation.
Laisser un commentaire